Depuis quelques mois et jusqu’à fin 2025, les visiteurs français souhaitant se rendre en Chine sont exemptés de visa pour les séjours de moins de 15 jours. Cet assouplissement représente une aubaine pour les voyageurs, car les demandes de visa étaient auparavant complexes, et impliquaient de fournir un certain nombre de documents sensibles (fiches de paie, relevés bancaires…). De quoi stimuler vos envies de circuits culturels en Chine ?
Pour vous inspirer, nous vous proposons deux idées de thématiques hors des sentiers battus à explorer lors d’un voyage en Chine : les jardins classiques et les montagnes sacrées. Deux occasions de s’évader, entre nature, architecture, histoire et spiritualité.
L’art sacré du jardin chinois
Revêtant une valeur tant symbolique qu’esthétique, le jardin chinois est un art sacré à part entière, au même titre que la calligraphie. C’est sous les dynasties des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1912) que se sont pleinement affirmées ses dimensions artistique et spirituelle. Lieu de flânerie et de recueillement, il accompagne aussi bien les demeures nobles et bourgeoises que les temples bouddhistes et taoïstes.
Pensé comme une représentation et une synthèse de la nature et du cosmos, le jardin chinois s’inspire des paysages naturels. Leur reproduction en miniature revêt un aspect magique, voire mystique. La recherche d’harmonie guide la conception du jardin, qui doit savoir s’adapter aux saisons ainsi qu’aux cycles solaires et aux jeux de lumière qu’ils induisent.
Certains lieux illustrent tout particulièrement ces principes. Le jardin du mandarin Yu, à Shanghai, est un véritable dédale de verdure datant du XVIe siècle. Celui du Palais d’été de Pékin, créé au XVIIIe siècle, abrite un grand lac où se reflètent la végétation et les pavillons environnants. Niché au pied du mont Huishan, le jardin Jichang joue habilement avec les contraintes de ce cadre naturel. À Yangzhou, le jardin Geyuan recèle quatre collines représentant les quatre saisons…
Les jardins classiques de Suzhou
La ville de Suzhou, située dans le delta du Yangzi Jiang, près de Shanghai, est une destination incontournable pour qui souhaite découvrir cet art ancestral. En effet, elle abrite une cinquantaine de jardins, dont neuf sont classés par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité. Créés au XIe siècle, ces “jardins de montagne et d’eau” incarnent parfaitement le rapport métaphysique qu’entretenaient les Chinois de l’époque classique avec la nature, et la sophistication raffinée de leur culture.
Leur nom sonne à lui seul comme un poème : jardin de l’Humble Administrateur, jardin Attardez-vous, jardin du Maître des Filets, villa de la Montagne Étreinte de Beauté, pavillon Canglang, jardin de la Forêt du Lion, jardin de la Culture, jardin de la Retraite du Couple et jardin de la Retraite et de la Réflexion. Ces lieux empreints de beauté et de sérénité offrent un moment de flânerie unique, à compléter à la nuit tombée par une promenade en bateau sur les canaux de Suzhou, illuminés de lampions.
Sur les flancs des montagnes sacrées
Nature et spiritualité vont décidément de pair en Chine. Les trois piliers de la pensée chinoise que sont le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme accordent une grande place à l’idée d’harmonie entre l’homme et le cosmos, et ont chacun laissé leur empreinte dans les paysages naturels chinois. Les montagnes, en particulier, ont toujours été des lieux privilégiés de pèlerinage et de méditation. Elles ont traditionnellement été considérées comme des ponts entre la terre et le ciel, si bien que chaque empereur devait s’y rendre au cours de son règne pour affirmer sa qualité de “Fils du Ciel”.
Les Cinq monts sacrées
Les Cinq montagnes sacrées de Chine forment un ensemble qui représente les cinq points cardinaux chinois (nord, sud, est, ouest et centre). L’ensemble s’est structuré au Ve siècle, sous les dynasties du Nord et du Sud, et avec l’essor du bouddhisme et du taoïsme, qui ont peu à peu semé de nombreux temples sur les flancs de ces géants.
À l’est, le mont Tai est le plus anciennement vénéré, et a été surnommé “la montagne la plus connue sur terre”. À l’ouest, le mont Hua ou “mont Magnifique”, est connu pour ses dangereuses falaises escarpées et ses panoramas à couper le souffle. Au centre, le mont Song était le plus prisé des empereurs, et abrite encore le fameux monastère Shaolin ainsi que les vestiges d’un ancien observatoire astronomique. Le mont Heng du Sud est en fait une chaîne des soixante-douze sommets coiffés de fumée. Le mont Heng du Nord, lui, est composé de deux pics séparés par un col où de nombreuses batailles ont eu lieu à travers les âges.
Les Quatre monts bouddhistes
Le bouddhisme mahâyâna a fait de quatre montagnes à travers le pays ses lieux de pèlerinage et de célébration privilégiés, y construisant de nombreux temples encore visibles aujourd’hui.
Le premier à accéder au statut de montagne sacrée a été le mont Wutai, ou “montagne Fraîche”, sous la dynastie des Wei du Nord (386-534). Il a ensuite été rejoint par le mont Emei, ou “montagne Lumineuse”, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité en 1996. Les monts Putuo, puis Jiuhua, ont ensuite intégré cet ensemble à leur tour.
Ces montagnes sont aujourd’hui devenues des parcs naturels prisés par les locaux et les visiteurs, tant pour la randonnée et l’immersion en pleine nature que pour la spiritualité et le recueillement. En s’y promenant, on perpétue une longue tradition de pèlerinage et on remonte le cours de l’histoire immémoriale de la Chine…
Pour aller plus loin :
- Retour sur le programme de notre dernier voyage en Chine en septembre 2024.
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